" L'expo confinée " 16

Giacometti et "l'homme qui marche"

Je vous avais présenté cette photo en format 4-5 inches le 25 avril 2019 sur le blog et vos commentaires m'avaient bien fait rigoler ! En format carré, ça passe également et le tirage papier était incontournable à mes yeux !

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Commentaires: 11
  • #1

    hb (dimanche, 26 avril 2020 21:59)

    J – 364
    Ne cherchez pas, j’ai fait le calcul pour vous : cela nous ramène au 25 avril 2019
    Ce jour-là, Daniel nous faisait partager sa visite au LaM de Villeneuve d’Ascq à l’occasion de la rétrospective consacrée à Alberto Giacommetti.

    Et nous avons tous pu nous régaler des délires de l’ami Pascal sur les problématiques de verticalité (ou pas) des sujets du cliché.

    J’ai été balayé par cette LaM de fond surréaliste d’un fin observateur tout autant circonspect que tracassier

    N’ayant eu le temps à l’époque d’y donner suite, je saisis l’occasion qui m’est donnée ce jour pour revenir sur ce qu’il faut bien appeler : « Les Penchées de Pascal »

    A l’instar de son célèbre homonyme, Pascal nous offre une apologétique sur l’homme qui marche et ses voisins d’exposition
    [ici, apologétique, champ d'études littéraire consistant à défendre de façon cohérente une position (en l’occurrence, celle de la vitrine) prend tout son sens]

    Face à toutes ces interrogations sur l’orientation spatiale des sujets de la photographie, en particulier celle du sujet du 1er plan (je refuse d’évoquer le cas de ce jeune asiatique, membre d’une communauté que j’ai, depuis la crise du Covid 19, prise en grippe, asiatique elle aussi ), plusieurs hypothèses sont permises :

    - Un regard psychanalytique laisserait évoquer un homme résolument tourné vers le futur, et qui, refusant de se pencher sur son passé (donc en arrière) au risque de tomber dans l’oubli (Coluche), se penche vers son avenir
    Ou bien que ce pauvre homme tout de bronze sculpté se sente mal dans sa peau et montre un gros penchant pour l’argent (*)
    - Si nous restons dans le domaine philosophique, nous pourrions en déduire que cet homme veut affirmer sa présence : « je penche, donc je suis », comme l’aurait dit René Descartes qui, lui, avait un gros penchant pour la belote
    - Sur le plan médical, mon podologue, observateur avisé lui aussi, me faisait remarquer que l’homme qui marche est affublé d’une déformation congénitale du pied droit, autrement appelée « pied bot », remarquable à la semelle compensée de sa chaussure droite, d’où probablement son instabilité.

    (*) C’est en tout cas ce que pourrait dire son créateur, qui, s’il avait été encore en vie en 2015, aurait empoché la coquette somme de 141 millions de dollars pour la vente record de son œuvre, soit 1,7 million de Pascals (je veux parler bien entendu du billet de 500 francs, notre Pascal à nous n’ayant pas de prix)

    Mais la réponse à cette énigme est toute simple :
    elle me vient de mon ami Pierre Richard, qui, coutumier du fait, affirme que si cet homme marche penché, c’est tout simplement qu’il est, comme lui, très étourdi : il a tout simplement enfilé 2 chaussures différentes : non pas une blanche et une noire (on ne saurait le voir ici) mais à gauche la chaussure à haut talon de sa femme, à droite, la sienne à talon plat

    Voilà, il fallait y penser !

    Mais je m’épanche, je m’épanche, et je m’aperçois que je n’ai toujours pas d’explication pour la vitrine…

    Pascal, je suis sûr que tu n’as que cela en tête depuis près d’un an : alors, t’in penches quoi ?

  • #2

    Sand (lundi, 27 avril 2020 08:42)

    Le format carré donne une réponse: l'homme qui marche penché tient debout parce qu'il est serré par le cadre ! ;-)

  • #3

    daniel (lundi, 27 avril 2020 09:17)

    La créativité humaine est vraiment époustouflante

  • #4

    Jean-Claude (lundi, 27 avril 2020 14:18)

    Je ne suis pas là pour donner mes appréciations sur les commentaires, mais le "je penche donc je suis" m'a énormément plu ! En cette période où l'essentiel semble partir de travers, le fait d'être encore ou malgré tout (debout) tient vraiment de l'audace. Sans doute une question d'équilibre...

  • #5

    hb (lundi, 27 avril 2020 15:08)

    Bravo Sandrine pour ta perspicacité
    Je te dédie à toi et à Pascal cette petite fable :

    Maître Pascal un beau jour s’épanchait
    Tout à propos d’un superbe cliché
    dans lequel les sujets semblaient tous penchés.

    L’objet de ses tracas était une vitrine
    Qui semblait, ah, la fichue crétine,
    S’amuser à lui taquiner les rétines.

    Notre ami basque, surtout pas béarnais,
    n’était pas du genre à se laisser berner.
    Il lui fallait trouver une explication
    A toutes ces optiques aberrations.

    Il fit appel à son parent de Ciboure,
    Le suppliant de venir vite à son secours.
    Hélas, le beau-frère n’était pas équipé pour.

    Il alla demander son avis à Mètre étalon
    Qui le trouva un peu trop tatillon.
    A ces mots, vexé, il tourna les talons,
    Préférant laisser l’objet dans son beau pavillon.

    C'est équipé d’un très utile réglet
    A sa tendre épouse emprunté,
    qu'il fit des calculs à s’en rendre cinglé
    Et dont il sortit finalement fort éreinté.

    Moralité :
    Si l’homme qui marche est penché,
    Tout comme le visiteur et la vitrine,
    Ton temps et tes forces il ne faut pas gâcher,
    Fie-toi simplement et toujours à l’avis de Sandrine

  • #6

    pascal. (lundi, 27 avril 2020 18:38)

    Y a des jours comme ça… Le 25 avril 2019, j'avais pris rendez-vous avec mon ophtalmo après la découverte de ce cliché. Je suis bon cette fois pour une visite chez l'ORL car les commentaires vertigineux de Hervé/RV/hb ont perturbé mon oreille interne!
    Comme l'année passée, je n'ai pas envie de tomber dans la théorie du complot et je ferai donc abstraction du visiteur, si jeune et déjà poney comme disait le petit cheval dont la vaillance ne diminuait pas malgré une météo contraire.
    Mettons-nous donc à la place de l'artiste; Giacometti, par la position de son personnage, a peut-être voulu exprimer sa volonté de se dégager des contraintes terrestres et matérielles: la fuite en avant, c'est juste bon pour le plombier, et assurer ses arrières, c'est le lot d'un entraîneur de foot paternaliste.
    Reste une 3ème piste, celle du hasard de la date. Aujourd'hui 27 avril, c'est la Sainte Zita, patronne des gens de maison, domestiques et servantes. Les caractéristiques de cette corporation sont le respect et la soumission ce qui se traduit par une gestualité appropriée qu'on retrouve fréquemment dans de nombreux domaines: quand on veut exprimer sa déférence à quelqu'un on, on, on ??? ON S'INCLINE et c'est d'ailleurs ce que je fais à la relecture des commentaires de hb!!!
    Amicalement,
    pascal.
    PS: je suppose qu'en raison du confinement le LaM est fermé, mais dès sa réouverture pourrait-on m'indiquer les horaires?...

  • #7

    hb (lundi, 27 avril 2020 20:01)

    Salut Pascal,

    Si jeune (jaune ?) et déjà poney, çà c'est très Fort

  • #8

    daniel (lundi, 27 avril 2020 20:42)

    Vous êtes formidables !

  • #9

    pascal. (lundi, 27 avril 2020 20:57)

    N'étant pas d'un naturel superstitieux, j'ai volontairement caché un détail dans mon précédent envoi: la dépouille intacte de Ste Zita a été retrouvée dans...une chasse en verre !!! Bizarre, non?
    Dernière approche, régionaliste celle ci et qui est une non-explication à la non-verticalité de la statue: "l'homme qui marche" est d'une extrême maigreur et on peut donc dire que si il penche, c'est pas à caus' de s'panche!

  • #10

    Sand (mardi, 28 avril 2020 09:30)

    Ah mais quel florilège poétique ! Merciii à tous, c'est si drôle. ;-)

  • #11

    A.L (jeudi, 07 mai 2020 14:16)

    "Objets inanimés avez vous donc une âme qui s'attache à notre âme.."? la réponse est oui car la vitrine prend l'inclinaison du promeneur qui prend l'inclinaison de la statue qui prend l'inclinaison.....